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 Pensées d'une vie révolue... dans le désordre bien entendu, qui a dit que les pensées étaient ordonnées ?

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Yue King
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Profession: Présentatrice et productrice d'Around the Moon... entre autre...
Affinités: Suki... ma petite perle ... Sojiro mon ex mari qui a le don de me mettre hors de moi par la seule mention de son nom... Miguel, mon ombre, mon assistant attachant ...

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MessageSujet: Pensées d'une vie révolue... dans le désordre bien entendu, qui a dit que les pensées étaient ordonnées ?   Pensées d'une vie révolue... dans le désordre bien entendu, qui a dit que les pensées étaient ordonnées ? Icon_minitimeMar 2 Déc - 1:36

Ambiance

Certains changements sont dus à des décisions... Comme toute décision, il en est qui ne sont pas les plus faciles à prendre. Si elles amènent un « mieux », elles ne vont pas sans la perte de choses précieuses, de petits riens qui forment un tout confortable parfois, voir agréable, malgré ces autres riens qui envahissent la vie et peuvent la faire paraître insupportable.

Mais à quoi bon continuer lorsque cela devient vivre ainsi que l'on est habitué à le faire plutôt que comme il serait bon de le faire ? Tant de pensées agitent l'esprit lorsque vient le moment du choix. Tellement de paramètres à prendre en compte...

Faut il préférer les remords ou les regrets ? Là est une question éternelle. Bien sur, l'habitude dans ces cas là est de prendre conseil auprès de ses proches.

D'aucuns diront qu'il vaut mieux le faire ce pas en avant et avoir des remords plutôt que de regretter toute son existence ce qui aurait pu être mais que l'on a pas eu le courage d'entreprendre...

L'autre son de cloche sera de rester dans ce simili confort qui berce le quotidien, qu'il n'est pas si mal après tout... pourquoi risquer de perdre tout cela pour l'utopie d'une vie meilleure ?

Et au milieu de tout cela, peut importe ce que tous disent, reste pour soi même le choix...

Et dans ces mêmes instants où le doute prend possession de l'esprit, de l'âme aussi bien que du corps et ronge petit à petit chaque parcelle de son être, ne sont ce pas les plus durs moments pour se décider ? Ne serait il pas plus facile de tout laisser tomber ? De fuir ? Certainement avec comme bonne excuse de prendre du recul, se donner le temps...

Seulement... la fuite ne va-t-elle pas devenir une habitude ? Une facilité ? Presque une forme de lâcheté ? Même si pour certain avoir le courage de fuir est le summum de la bravoure... Et la fuite mènera-t-elle vraiment à quelque chose ? Est ce que ce sera plus facile « après » ?

En y réfléchissant, certainement pas, ce ne sera que reculer pour mieux sauter et peut être aussi pour mieux s'enliser dans la situation, la rendre plus inextricable qu'elle ne l'était « avant ».

Si ici les pensées de Yue sont agitées par ces débats dans le cadre de l'avenir de son couple, elle en est consciente, ce genre de débat intérieur est celui de nombre de ses condisciples sur terre, pour bien d'autres sujets.

De ses cours de philosophie, lui revient une phrase de son professeur « La liberté c'est pourvoir faire des choix »... Oui mais comment l'envisager ainsi lorsque c'est tout ce que l'on a construit, cette petite fin que l'on a mis à la route que l'on pave depuis la naissance. Et en l'occurrence, non seulement la sienne, mais aussi celle de sa fille et même de son mari, même si en dehors de ses moments de mélancolie, l'amour se transforme doucement en haine, d'un côté comme de l'autre.

Et après tout, pourquoi ne pas se laisser aller dans cette situation qui s'envenime... Laisser couler l'eau sous les ponts, espérer un devenir meilleur... mais à quel prix ? Cesser d'être soi même ? Faire profil bas lors des conflits ? Garder sa personnalité enfermée dans un tiroir qu'elle ne laissera ressortir qu'en de trop rares occasions, si rares qu'elle finira par s'étioler, à l'instar d'une plante que l'on prive de lumière ?

Toutefois, si cela peut paraître regrettable, voir inacceptable, en des moments comme celui ci, cette solution paraît presque douce...

Le repas vient de se terminer. La petite Suki vient de fêter son premier anniversaire. Le midi, la famille et les amis se sont joints à eux pour célébrer cet heureux événement. Combien parmi eux savent que le couple bat de l'aile et périclite et que le chant du cygne ne tardera pas à se faire entendre pour leur amour ?

La joie de la réunion de la journée s'attarde sur la maisonnée. Aujourd'hui, c'est jour de relâche, le journal télévisé se passe d'eux, ainsi que le reste des médias et de ce monde phagocytaire auquel ils appartiennent presque corps et âme.

Les premières discussions sur l'avenir ont eu lieu à l'issue de conflits, toujours plus nombreux, avec des mots chaque fois plus violents, plus blessant, les laissant à la fois plein de rage et de regret. Chaque parole prononcée teintée du besoin de faire du mal, volontairement ou non, de vider le sac du ressenti si longuement et savamment rempli au fil de leur relation.

Le souper s'est conclu sur les rires de la petite et de ses parents... Qui pourrait y voir en cette instant une future famille décomposée par la vie et ses aléas ? Comment pourrait-elle continuer à creuser la terre déjà meuble sans qu'elle ne le sache, sous les fondations de cet édifice qu'ils ont construit à deux et qui est leur foyer et celui du fruit de leur amour, de cette petite fille imprévue mais finalement tellement désirée, tellement aimée, que son prénom signifie cela en japonais... Suki... Celle qui est aimée...?

Accoudée au balcon de leur chambre, elle contemple New York à ses pieds. Leur grand appartement qui occupe les deux derniers étages d'un building de la Grosse Pomme s'est peu à peu vidé de ses bonheurs pour se parsemer de peines et de haines. Mais ce qu'elle voit ce soir, ce n'est pas la cité qui ne dort jamais, juste les vestiges d'un passé qu'elle ne parvient plus à rassembler tout à fait malgré toute sa volonté...

Le voile de son déshabillé est poussé contre sa peau par la vent tiède, témoin de la touffeur de la journée. Il refroidit et assèche son épiderme rendu moite par cette chaleur humide propre aux grandes villes. Les nuances violettes du ciel ne trouvent plus à se refléter dans ses prunelles sombres, masquées par des paupières marquées par la fatigue, que personne ne verra puisque soigneusement cachées sous le maquillage...

Derrière elle, par la porte fenêtre entrouverte, elle entend les draps se froisser autour du corps de son mari qui vient, une nouvelle fois, prendre place dans un lit froid, sans vie. Depuis plusieurs jours maintenant, il en est ainsi... Ils se disputent et ne se réconcilient plus sur l'oreiller comme lors des premiers temps... ou alors les souvenirs de cette époque révolue maintenant les hante et les emmènent loin du présent, loin d'eux, trop loin pour tolérer la proximité de l'autre au présent.

Un soupir répond au sien sans qu'ils ne s'entendent. La faible lueur de la lampe de chevet s'éteint une heure plus tard. Le bruit d'un livre qui heurte le sol. Un nouveau soupir... son écho...

Et dans la pénombre rarement totale du ciel de Manhattan, une larme qui roule sur une joue d'opaline, perle de sel qui ne heurtera jamais le sol pour être charriée par les vents qui régissent les cieux en cette nuit chaude d'été...

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Yue King
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MessageSujet: Re: Pensées d'une vie révolue... dans le désordre bien entendu, qui a dit que les pensées étaient ordonnées ?   Pensées d'une vie révolue... dans le désordre bien entendu, qui a dit que les pensées étaient ordonnées ? Icon_minitimeMer 3 Déc - 4:47

Ambiance 1

Comme chaque hiver, la patinoire de Central Park est bondée. Les lampadaires distillent leur lumière froide dans la brume neigeuse qui entoure le grand cercle noir de monde. Partout les rires des enfants et des plus grands résonnent avec comme fond sonore les bourdonnements des patins qui glissent sur le revêtement translucide, ornés à présent de nombre de sillons...

L'échantillon de populations représentées ici est plus fidèle à l'Amérique d'aujourd'hui que n'importe quel panel calculé par des mathématiciens penchés sur leurs écrans. De toutes origines ethniques ou sociales, chacun se côtoient ici dans l'ambiance festive dictée par Noël et son esprit, répandu par les hauts parleurs sous forme de chants de Noël.

Au milieu de la foule, un couple d'asiatiques passe totalement inaperçu sous les bonnets et vestes qui les recouvrent. Sur les épaules de l'homme, une petite fille aux yeux bridés contemple les alentours avec un regard émerveillé.


Papa ! Papa ! Par terre !! Par terre !
Non ma chérie, tu vas tomber !
Par terre ! Par terre !
Suki ça suffit !


Une voix aux accents rauques s'est élevée derrière le japonais et la petite puce. Ferme mais douce, elle domine le brouhaha ambiant sans toutefois devoir hausser le ton, se glissant sur les notes qu'elle semble égrener à l'instar de la fragrance de jasmin qui la suit partout.

L'enfant se tait et prend une moue boudeuse, les bras croisés sur son giron, au dessus de la tête de son père. Sa main vient frotter la jambe de la petite lorsqu'il lève vers lui un visage souriant.


Suki, si tu fais ta mauvaise tête Santa Claus ne laissera pas de cadeau pour toi au pied du sapin !


Un mince sourire étire les lèvres de l'enfant qui se déride enfin et reprend sa danse sur son perchoir.

Chichi !! Haha !! Hayaku !! Suberu !! (1)

Obéissant aux injonctions de Suki, tous deux s'avancent sur la glace à petits pas glissés. Yue à quelques pas devant eux, évite autant que faire se peut le regard de son mari, ne s'attardant que sur les traits de sa fille. Durant ces brefs instants, son expression est radieuse, cependant, dès qu'elle se détourne, le brouillard reprend possession de ses iris, perlant ses paupières d'un voile humide que les badauds, lorsqu'ils croisent son regard, prennent pour une réaction au froid.

Seuls les rires et les mots de la fillette ponctuent l'heure qui suit à virevolter sur la patinoire. A mesure que le temps passe, la foule se disperse, chacun rentre chez soi. Là est le prix de la célébrité, ne pas pouvoir faire comme tout le monde, en même temps que le reste du monde.

La nuit a assombri totalement le ciel de la Grosse Pomme quand une nouvelle silhouette, similaire en bien des points à celle de Sojiro, se profile au bord de la glace. Les deux hommes, alors qu'ils se rejoignent, se donnent une accolade fraternelle et échangent un regard. Le premier arrivé se tourne alors vers sa compagne. S'ils se parlent pour la première fois de la soirée directement, à aucun moment leurs yeux ne restent rivés plus d'une seconde ou deux.


Je vais emmener Suki boire un chocolat chaud et la ramener à la maison...
Merci... Si cela ne te dérange pas, je vais rester un peu... Je rentrerais plus tard !
Plus tard … Comme toujours...

D'une main sur son épaule, son jumeau apaise la dispute qu'il sent poindre.

Je dois prendre la voiture.
Je la ramènerais ta femme, ne t'en fais pas Neko.
Tu es sur ? Tu ne voulais pas passer à l'appartement ?
Demain. J'ai envie de patiner un peu moi aussi !


Le père de famille pousse un soupir et remercie le ciel que à la vitesse à laquelle ils prononcent le mélange de japonais et d'anglais qui leur tient lieu de langage, sa fille ne puisse pas les comprendre. Les yeux de l'enfant papillonnent lorsqu'elle embrasse la joue de son oncle et se laisse aller dans les bras de sa mère pour un dernier câlin.

Dis lui bonne nuit... Comme d'habitude, elle sera couchée quand tu rentreras.
Je sais Sojiro... je sais …


Ambiance 2

Une goutte vient se figer sur la surface glacée en dépit du sel qu'elle contient. La petite blonde s'éloigne à grands coups de patins. Ils sont seuls à présent. Elle ne veut pas les voir s'éloigner... pas maintenant, pas comme dans ce cauchemar qui agite ses nuit depuis plusieurs mois.

Le son caractéristique du crissement de la lame derrière elle la fait ralentir. Une cigarette allumée lui est présentée tandis qu'un bras autour de sa taille la freine.

Saniiro.. s'il te plait... laisse moi !
Non... Pourquoi sinon serais je resté à me les geler ici alors que je pourrais me faire payer un grog par mon frère, bien au chaud ?
Parce que tu es masochiste ?
Il y a certainement un peu de ça...


Un léger rire leur échappe, bien vite étouffé dans la gorge de la lionne, se muant en sanglot silencieux.

Depuis combien de temps est ce ainsi ?
Longtemps... trop longtemps...
Alors je vais faire plus simple. Quand cela a-t-il commencé ?
Tu dois le savoir mieux que moi... Ton frère a du t'en parler.
Non. Pas avant que je ne m'en rende compte et le questionne. Tu le connais !
Je le pensais... A vrai dire, je ne sais plus quand cela a vraiment commencé... Peut être depuis notre premier baiser ? Nos fiançailles ? Le mariage ? Suki ? Je ne sais plus San … Je ne sais plus.


Il s'avance vers elle et un mouchoir de tissu fin vient essuyer les larmes qui refroidissent ses joues rouges de froid.

Il est aussi mal que toi tu sais ?
Oui... Nous nous faisons du mal. C'est d'ailleurs le seul échange entre nous maintenant... Sans Suki et notre foutue manie de toujours vouloir résister à tout, nous serions déjà probablement séparés !
Autrement dit, si vous n'aviez pas été vous même ! Mais n'est ce pas pour cela que vous vous êtes trouvés et aimés ?
Tu aurais du me demander cela il y a un an, j'aurais pu te répondre sans hésiter.


A mesure que la conversation se poursuit, la voix de la jeune femme perd en volume. Les vibrations de son timbre rauque s'accentuent jusqu'à ce qu'une boule bloque tout son sortant de sa gorge. Dos à la paroi, elle se laisse glisser accroupie, le visage entre ses mains gantées.

Je t'en prie ore no Mejishi... (2)

Il se laisse tomber à genoux face à elle juste à temps pour l'accueillir dans ses bras et la sentir pleurer tout son saoul sur son épaule. Ses mains si grande par rapport à son dos le frictionne pour empêcher la température d'ajouter à ses tremblements.

Je crois que l'on s'est trop aimé. Nous avons consumé notre flamme trop rapidement, à vouloir toujours tout faire trop bien, trop vite. Tout était trop parfait !
Ne dis pas cela... Vous avez été heureux n'est ce pas ? Peut être pourrez vous encore l'être.
Certainement... mais chacun de notre côté. Nous ne pouvons plus nous adresser plus de deux phrases sans que cela ne dégénère.
C'est ce qu'il m'a semblé... Désolé de ne pas avoir été là ces derniers mois... J'ai eu du travail un peu partout dans le monde... J'aurais du être là... Pour mon frère, pour toi, pour les deux imbéciles que vous êtes à ne pouvoir bien vous comporter lorsque personne n'est là pour vous surveiller.
Tu n'y es pour rien San... Nous sommes seuls coupables de notre malheur et seuls bourreaux pour nous infliger notre peine !
Et que comptez vous faire ?


Elle se recule, se redresse. Il lui retend un mouchoir qu'elle utilise pour essuyer pudiquement ses larmes. Lorsqu'elle relève son visage vers lui, ses traits se sont figés, exempts de toute expression, ses mâchoires serrées et ses yeux secs.

La seule chose encore possible pour sauvegarder ce qu'il reste : j'ai rendez vous avec mon avocat demain après le journal de midi.

Saniiro laisse retomber le long de son corps les doigts qu'il avait levé vers son visage. Nerveusement, il tire sur sa cigarette alors qu'elle fait de même, laissant le crépitement des fraises rougeoyantes combler le silence entre eux.

Tu es sure ?
Non mais c'est mieux ainsi... Si je ne me lance pas, aucun de nous deux ne fera le premier pas vers... une évolution, quelque qu'elle soit.


Elle s'élance, fait trois enjambées, se retourne pour se laisser glisser en arrière tandis qu'il se rapproche.

Tu sais... Même maintenant, je n'arrive pas à savoir entre la haine et l'amour ce qui l'emporte en moi. Sont des sentiments ou seulement l'habitude de leur présence qui font perdurer ce simili attachement entre nous ?
Je n'ai pas la réponse Yue.
Je sais. Je ne t'en demande pas.


Un nouveau silence s'installe, non plus gêné mais plein d'appréciation pour ce moment de réflexion...

Rentrons, s'il te plait.
C'est ce qu'il y a de mieux à faire.
Il sera couché à cette heure... Suki aussi...
Tu te fais du mal... Tu sais que tu t'en fais autant que lui et qu'à lui... et même à Suki...
Tu es mon meilleur ami Saniiro... mais s'il te plait... évite d'énoncer pareilles évidences, cela en devient gênant.


Il secoue la tête avec lenteur, essayant d'adopter un air amusé qui ne veut cependant pas s'attarder pour dissiper la gravité de ses traits. Sur la pointe de ses patins, elle se hisse pour déposer un baiser sur sa joue.

Merci d'être là... Pour Suki, pour lui, pour moi... Merci Shin'Yuu. (3)

Se soutenant mutuellement par la taille, ils regagnent le bord de la glace, déchaussent leurs patins qu'ils rendent au kiosque qui n'attendait plus qu'eux pour fermer. Les mots ne sont plus de mises à présent et lorsque la musique se coupe, seuls la phrase du responsable brise le manteau silencieux qui flotte sur l'atmosphère avec deux jours d'avance.


Joyeux Noël Monsieur, Dame !

Spoiler:
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Sojiro Shota
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Affinités: Jumeau de Saniiro, Ex mari de Yue King, Collaborateur numéro 1 de Corinna... si ... intéressante...

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MessageSujet: Re: Pensées d'une vie révolue... dans le désordre bien entendu, qui a dit que les pensées étaient ordonnées ?   Pensées d'une vie révolue... dans le désordre bien entendu, qui a dit que les pensées étaient ordonnées ? Icon_minitimeJeu 4 Déc - 2:47

Le Tunnel d'Or - Aaron

Voilà vingt-quatre heures que les new yorkais sont cloitrés chez eux. La neige a immobilisé toute la ville. Les petits flocons qui, il y a encore trois jours, donnaient du charme au la préparation du réveillon se sont transformés en tempête au soir de la veillée de Noël, pendant que la plupart des gens dinaient en famille.

Du haut de la tour qui abrite leur appartement, les rues paraissent appartenir à une ville fantôme. Seuls quelques badauds osent se risquer sur les trottoirs encombrés, les services de la voirie ne pouvant accéder au centre ville. Un mètre de poudreuse fait office de manteau immaculé sur la chaussée, donnant un aspect irréel à l'instant.

Au matin, malgré l'absence de cheminée dans le building, un nombre impressionnant de cadeaux avaient pris place au pied du sapin, immense et décoré avec soin. La grande majorité ont le même prénom sur leur étiquette... « Suki » décliné en de multiples écritures différentes. Que ce soit la famille, les amis, les collègues, chaque personne ou presque en contact avec la fillette a tenu à joindre un petit présent à cette qui les a tous charmé.

Cependant, maintenant qu'elle est couchée, l'exaltation et la joie semblent avoir disparues lorsque ses paupières se sont closes, comme si le soleil de l'appartement s'était éteint quand elle a sombré dans les bras de Morphée.

Dans le canapé de cuir noir de son bureau, Sojiro se repasse une vidéo qu'il a commencé il y a un an jour pour jour, intitulée « Noëls en famille... ». Le contraste entre ces deux séances de déballage de paquets est si marqué qu'il ne peut empêcher son doigt d'appuyer sans cesse sur « précédent » afin de revisionner le tout.

Un an plus tôt, ils étaient côte à côté, leur bébé au milieu d'eux, jouant avec un ruban brillant, se souciant à peine de la montagne de jouets à côté d'eux. Les regards qui s'échangeaient entre mari et femme étaient si profonds, pleins de passion à peine voilée, d'amour peut être...

Ils semblaient éprouver des difficultés à ne pas se toucher d'une façon ou d'une autre, directement, par une main sur les hanches, un bras passé sur la taille, des doigts étroitement liés ou par le fruit de cet amour, leur fille.

La joie n'avait rien de forcée, semblant couler naturellement et envahir le foyer de la petite famille. Même le petit discours au tout début, lorsqu'il avait enclenché la caméra numérique, lui paraît à présent surréaliste...


Et voici le premier matin de Noël du début d'une longue et belle série ! Chaque année lors du réveil de Suki, je reprendrais à la fin de l'enregistrement de l'année précédente, ainsi, an après an, nous allons pouvoir suivre l'évolution de notre famille et surtout de notre amour.

Il était alors repassé derrière la caméra pour cadrer sa femme, Suki sur les genoux.

Ore no Anata ! Regarde par ici !
Hitoshii … arrête cette caméra ! Tu n'en as pas assez d'être filmé au travail toi ?
Allez joue le jeu ! C'est pour nos vieux jours, lorsque nous serons tous deux si croulants que nos petits enfants devront nous mettre la télécommande dans la main pour que nous puissions revivre le temps passé.
Tu ne seras jamais croulant ! Tu resteras toujours le grand Sojiro Shota, Gentleman parmi les gentlemen et aussi le meilleur mari et père qui puisse exister ! Et tu devras supporter ta pauvre femme, aussi fripée qu'une vieille pomme qui te répétera toujours qu'elle t'aime au point que certain prendront cela pour du radotage !
Tu ne seras jamais une vieille pomme ridée ! Tu resteras à jamais ma petite perle au visage d'ange, mon unique amour, la mère de mes enfants !


S'en est assez ! A voir leurs traits à ces mots qui furent siens alors qu'il la rejoignait, la nausée lui vrille les entrailles. Sans savoir si ce symptôme est du au dégout devant le gâchis qu'est devenue leur existence, leur couple ou seulement au souvenir de ce matin même pendant lequel cette même cérémonie s'est répétée.

Cette fois, ils se croisaient à peine le regard, évitant de se retrouver du même côté de la pièce que l'autre. Même leur fille ne semblait plus suffisante pour les réunir, se relayant tour à tour tacitement pour toujours maintenir une sorte de périmètre de séparation minimum entre eux.

Rageur, son poing vient s'abattre dans l'accoudoir. Il sert les dents sous la douleur qui remonte le long de ses phalanges jusqu'à son coude. Cependant, la souffrance physique qu'il vient de s'infliger le soulage en quelque sorte. Au moins, en cet instant, il sait pourquoi il a mal.

Il s'allume une cigarette, plongé au plus profond de ses réflexions, ne parvenant pas à sourire, même à la réminiscence du visage exultant le bonheur de sa fille devant ses cadeaux. Il n'entend pas les trois petits coups qui viennent d'être frappés la porte... ni la série d'après. C'est lorsque les suivants se font plus violents et précédent l'entre ouverture de la porte qu'il relève le nez pour contempler d'un air las Yue qui se tient dans l'embrasure, une lourde enveloppe à la main.

Son sang ne fait qu'un tour en la voyant. Ils ne se sont pour ainsi dire pas adresser la parole depuis la patinoire, deux jours auparavant, s'ignorant de leur mieux tout en vivant sous le même toit et en travaillant ensemble. Même le lit conjugal semble séparé en son centre par une frontière invisible. Le matin, lorsqu'il s'éveille, elle est roulée en boule au bord du matelas, lui tournant le dos tandis que lui est à l'extrémité de son côté.

Son regard qui se baisse vers le cendrier pour y laisser reposer sa cigarette fumante est interprété comme une invitation. La jeune femme entre et referme avec douceur la porte derrière elle.
La lourde enveloppe heurte la petite table devant lui quelques secondes plus tard dans un bruit sec.

Les yeux de Yue se détournent lorsqu'elle s'aperçoit qu'il porte le pull qu'elle lui a offert, ainsi que les siens quand il voit le pendentif et les boucles d'oreilles en pierre de lune qu'elle a trouvé au pied du sapin le matin même orner son visage fin.

Il se décide à rompre le silence le premier, n'en tenant plus de la lourdeur de l'atmosphère, plus étouffante qu'un plein midi dans la jungle.


Merci pour le pull over...
De rien … Merci à toi pour l'ensemble.

Elle désigne d'un geste vague les bijoux. Dans leurs voix, la distance s'entend déjà. Presque sarcastique, il reprend des mots qu'elle a entendu il y a deux soirs, en compagnie de son jumeau.

Joyeux Noël !

La réaction de sa femme à ces deux petits mots le laisse circonspect. Ses sourcils se froncent en suivant son regard sur l'enveloppe de kraft devant lui. Il se penche pour la saisir et commence à l'ouvrir, accompagné par les mots précipités de sa moitié.

Je ne voulais pas … aujourd'hui ! Mais avec la neige qui bloque tout, mon avocat estime que si nous voulons que cela se fasse vite et discrètement, il ne faudra pas trainer car la cour aura pris du retard ! Désolée que ce soit le jour de Noël mais … C'est ce qui est le mieux... pour nous trois !


Du rabat, les feuillets liés par une agrafe émergent. L'entête du cabinet d'avocats le plus côté de la ville apparaît. La seconde suivante lui paraît une éternité. Trois mots figurent au centre de la page de garde du dossier. Trois mots qui lui sautent au visage lorsqu'il jette l'enveloppe dans un mouvement de colère sur le bois sombre de la table...


PROCEDURE DE DIVORCE.

S'il n'est guère surpris, il comptait en faire de même la semaine suivante, en revanche, la ligne suivante lui semble un poignard dans le cœur quoi que écrite en caractères plus petits, comme en sous titre.

Affaire n° 69645, Tribunal de l'Etat de New York : Takushiwo Shota Yue contre Shota Sojiro.

Lorsque ses yeux se détachent enfin de ces quelques mots, elle a disparu sans un bruit...
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Set me Free - Huang Yi Da

Pour la dernière fois, ils sont tous deux dans l'appartement qui a abrité leurs amours depuis leur mariage, voilà bientôt trois ans. S'ils se trouvent ensemble ici, ce n'est pas par plaisir, mais parce que dans l'accord de divorce, ils ont décidé de s'entendre à l'amiable pour le partage des biens... immobilier compris. Leur ancien nid est vendu depuis deux heures, un tel duplex ne reste pas bien longtemps sur le marché dans la ville qui ne dort jamais.

Au milieu des vastes pièces vides, leurs pas résonnent, jamais au même moment au même endroit mais toujours audible pour l'autre. Chacun écoute la démarche de l'autre...

Ses talons hauts claquant sur le carrelage et le parquet le ramènent aux souvenirs des premiers soirs, lorsqu'elle rentrait après lui et qu'il guettait ce son depuis leur chambre à coucher... pour venir l'enlever dans ses bras pour les mener tous deux en d'autres cieux. Ces instants où ils rentraient du travail ou de soirée et où leur fille ne s'apaisait complètement dans son sommeil de bébé que lorsque le baiser de sa mère, précédé par ce bruit caractéristique embaumait le jasmin et la menait plus profondément dans le pays des songes.

Ses chaussures italiennes toujours impeccablement cirées la transporte à un dimanche après midi dans ce qui lui semble une autre vie. Elle, loin du modèle de la parfaite ménagère, s'était mise en tête de jouer le rôle de femme d'intérieur pour le week end... et avait achevé sa tâche par le rangement des placards à chaussures, cirage et entretien y compris … Deux heures plus tard, ils étaient méconnaissables. Son ventre qui commençait à s'arrondir visiblement s'ornait de taches noires, ainsi que le reste de sa personne tandis que Sojiro semblait avoir tremper le visage dans le pot de cirage.

Elle effleure depuis le couloir de l'étage le chambranle de la porte de leur chambre. Sa main court sur le mur pour s'en détacher et se poser sur la rambarde à laquelle elle s'accoude pour contempler le salon, désespérément triste, comme privé de son âme.

Au même instant, il s'adosse à côté de la cheminée, au rez de chaussée et lève les yeux vers l'étage et la porte de leur chambre... Leurs regards se croisent une fraction de seconde, se détachent pour al même durée avant de se retrouver, comme aimantée. Presque instantanément, la colère remplace la tristesse et la mélancolie.

Comme il la nourrisse cette rage qui chasse les derniers pans d'amour qui leur restaient, laissant place à sa jumelle, la haine. Immobiles, murés dans le silence, ils s'observent. La procédure de divorce a été expédiée en un temps record. Là où certains doivent attendre des mois de passer en jugement, ils sont parvenus à passer devant le juge en quatre jours. Trois jours plus tard, ils étaient officiellement divorcés, le jour de la nouvelle année.

La sonnerie d'un téléphone coupe le contact électrique entre leurs prunelles sombres. Lui extirpe son mobile d'une poche de son veston et identifie le numéro de son jumeau.


Allo San ? Où es tu ? Tu as surveillé les déménageurs ? Tout est arrivé à destination ? Bien .. je suis là d'ici à une heure ou deux.
Deux heures ? Tu pars vivre à Washington ou quoi ?

Avant qu'il ne puisse lui répondre, c'est cette fois la mélodie du portable de Yue qui retentit. Ses doigts fins viennent faire glisser la partie haute de l'appareil. Elle le porte à son oreille avec un sourire radieux, son expression se transformant du tout au tout. La conversation s'entame sur un ton guilleret, en japonais, à une vitesse impressionnante.


Rui !!! Je suis contente de t'entendre j'ai essayé de te joindre toute la matinée !
Oui papa m'a dit que tu étais en tournage, j'espère que je ne t'ai pas dérangé !!
Oh ! Tu es gentil !
Oui demain c'est promis, nous passons la journée ensembles avant d'entamer les choses sérieuses ! Je compte sur toi pour me rafraichir la mémoire !


Au l'étage inférieur, Sojiro écoute et fulmine, imaginant les réponses de l'interlocuteur qu'il ne peut entendre mais ne connait que trop bien, Rui Kurosaki, star au Japon, jouant pour la société de production du père de celle qui est maintenant son ex femme... et surtout grand « ami » de cette dernière...

Il perd le fil de leur conversation, ne sort de ses pensées sombres que lorsqu'elle pose une main timide sur son épaule, intriguée de le voir aussi sombre, furieux... apparemment contre un mur.


Sojiro ? Tu comptes tuer ce pauvre mur tout de suite ou tu préfères attendre le nouveau propriétaire ?

Il fait volte face, si rapide qu'elle n'a pas le temps d'anticiper sa réaction. Il ne se contrôle plus, ses mouvements et ses action lui échappent complètement, porté par la jalousie qui, pour ces instants, prend tout le pas sur la rage.

Sa bouche vient écraser celle de la Lionne tandis qu'il l'attrape contre lui, la plaquant d'un geste ferme sans lui laisser la possibilité de s'échapper. Elle tente en vain de le repousser dans un premier temps avant de lui répondre, aussi hargneuse. Leur baiser n'a rien d'un témoignage d'amour ou de tendresse, il n'est que l'expression de la frustration causée par la colère et la haine qui les enferment et qu'ils n'ont pas exprimé.

Les affaires tombent sur le sol, sacs, ceinture, chemises, sous vêtements... Il la plaque contre un mur, il retrousse sa jupe dans un geste empressé Elle enroule ses jambes autour de ses hanches. D'un coup de rein, il prend possession d'elle, oubliant tous deux leur condition humaine pour cette ultime union où seule la bestialité a sa place, la conscience n'étant plus de mise.

Toute leur violence s'exprime ici. L'étreinte dégage une sensation de fureur ultime, la condition unique pour ne pas qu'ils cèdent tous deux à la folie... Le fil qui les tient en équilibre depuis le début des hostilités et était proche de rompre reprend du mou, redevient manipulable...

Emportés tous les deux dans une jouissance égoïste, yeux fermés afin de ne pas contempler le visage de l'autre, ils se laissent glisser à terre, hésitant entre dégout d'un côté et dépit de l'autre, à moins que ce ne soit la pointe chauffée à blanc de la jalousie qui ne continue à le ronger...


Tu es content de toi ?

Dans des gestes secs, elle rassemble ses affaires et se revêtit du mieux qu'elle peut avec les restes de frusques qu'il a laissé intact. Son ton est froid, plein d'acidité et de colère... envers lui d'avoir oser causer cela... et envers elle, d'avoir cédé.

Content ? CONTENT ? Mais tu te fous de moi ?
Absolument pas ! C'est bien le seul sentiment que tu saches correctement exprimer... la colère...


Un juron en japonais lui échappe, il jette sa veste au col déchiré à travers la pièce.

Ah oui, cela c'est certain ! Avec ton cher « ami », au moins lui saura exprimer mieux ce qu'il ressent avec la guimauve sirupeuse qu'il joue au quotidien !!!
Mon ami ? Mais de qui tu parles ?
Ne fais pas l'innocente ! Kurosaki !
Rui ? Mais tu crèves de jalousie ma parole ?
Nous sommes divorcés depuis à peine vingt-quatre heures Yue ! Ne me dis pas que cela ne fait que commencer je ne te croirais pas !
Mais qu'est ce qui ne fait que commencer ?
Vous deux !
Il n'y a pas de nous deux, nous sommes amis !
A d'autres !
Oh la ferme Neko ! Déjà, cela ne te regarde plus ! Ensuite, jamais je ne t'ai trompé, tu devrais le savoir, je ne suis pas comme cela ! Ensuite, si Rui m'appelle c'est que …


Le ton de la jeune femme est monté à la hauteur de son compagnon, se retrouvant à lui hurler au visage, comme lui même a commencé à le faire. Sa voix baisse en volume en quelques secondes pour lâcher quelques mots qui dessinent la consternation sur le visage du Neko.

Je le prévenais avant de venir ici que, avec l'appartement vendu, je prenais le premier avion demain pour le Japon... Il voulait juste savoir si j'étais sure de moi.
Sure de toi ? Pour un week end au Japon ?
Je ne pars pas juste pour quelques jours …
Développe s'il te plait !
Je vais faire un séjour d'au moins six mois au pays … Tout est arrangé avec le juge pour la garde de Suki. Je rentrerais deux week end par mois pour la voir, en attendant, tu as sa garde pour les six prochains mois, la décision de justice sera revue par la suite.
Tu es devenue folle ?
Peut être... Mais je me dis que c'est la meilleur solution pour qu'elle s'habitue à ce que l'on ne soit plus ensemble, en lui évitant les allers et retours entre nos deux demeures pour les premiers temps...
Où as tu été pécher une telle idée ?
J'en ai parlé avec ton frère, entre autre...
Mon frère !!! Mon frère !!! C'est vrai que c'est un modèle de sagesse et un grand connaisseur de la pédo psychologie, c'est bien connu !
Ne recommence pas je t'en prie... Je pars demain, point à la ligne. Tu devrais être content !


Avant qu'il n'ait pu rétorquer quoi que ce soit, le claquement de ses talons s'éloignent déjà, s'arrêtent sur le pas de la porte pour céder la place à la voix de la journaliste.

Je serais chez toi dans quinze jours ! Tiens Suki prête avec ses affaires, je passerais la prendre à onze heures précises !
Autrement dit midi !


Elle ne répond pas et s'éloigne, droite comme un i, toujours si fière et orgueilleuse ainsi qu'il l'a toujours connue. Ce qu'il ne voit pas, ce sont ces larmes lorsqu'elle se précipite dans la voiture dans laquelle l'attendent Saniiro et Suki pour un dernier au revoir avant deux semaines... En sortant de l'appartement, elle a fait avancer son vol pour ne pas rester plus longtemps dans cette ville.

Jusqu'à son arrivée à Tokyo, la marée salée déversée par ses yeux ne se tarit pas et l'épaule de son ami se trouve bien vite humide de celle ci lorsqu'elle se précipite dans ses bras dans le salon VIP de l'aéroport à peine l'a t elle vu...
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Pensées d'une vie révolue... dans le désordre bien entendu, qui a dit que les pensées étaient ordonnées ? Empty
MessageSujet: Re: Pensées d'une vie révolue... dans le désordre bien entendu, qui a dit que les pensées étaient ordonnées ?   Pensées d'une vie révolue... dans le désordre bien entendu, qui a dit que les pensées étaient ordonnées ? Icon_minitimeSam 20 Déc - 5:32

Ambiance

Les nuages défilent sous les ailes du jet dans la lumière du soleil couchant. Assise au fond de son siège, une princesse du petit écran laisse des larmes silencieuses dégringoler le long des vallées de son visage. L'unique hôtesse s'est discrètement esquivée après lui avoir apporté le café commandé au début du vol.

Dix heures se sont écoulées depuis le décollage. Dix heures durant lesquelles elle est restée là, pour ainsi dire immobile, les yeux grands ouverts, fixant l'écran vide de toute image. Le téléphone à ses côtés ose une sonnerie mélodieuse. La main pâle de la jeune femme saisit l'appareil, se crispe à s'en faire blanchir les jointures.

Un choc contre la carling interne fait sursauter l'employée de vol. L'américaine se précipite dans la cabine afin de vérifier que tout va bien. Ce qu'elle voit en y entrant c'est Yue, toujours dans la même position, comme si elle n'avait pas bougé et, à côté de la porte du cockpit, le portable, en plusieurs pièces, comme s'il avait explosé contre la paroi, ce qui, effectivement, vient de se produire.

Le reste du vol se passe dans la même ambiance, assimilable à cette d'un mausolée, l'occupante paraissant plus morte que vive à l'exception de ses sanglots silencieux. Quand enfin l'appareil se pose sur un aéroport privé aux alentours de Tokyo, la nuit est tombée sur la capitale japonaise, faisant ressortir l'aura lumineuse de la mégalopole.

Ses doigts tremblants se referme sur la lanière de son sac à mains, seul bagage dont elle se soucie actuellement. Sans un regard pour quiconque, elle descend la passerelle et gagne le bâtiment d'un pas sec et lent.

Si elle ne le voit pas encore, lui la regarde évoluer à travers les vitres du petit terminal. Même à cette distance, il peut discerner les lourdes poches violacées sous ses yeux de biches, marques des larmes versées et du retard de sommeil accumulé.

Cependant, il la connait bien, depuis maintenant quelques années qu'ils sont amis. Il sait qu'elle fera le premier pas pour le réconfort si elle en ressent le besoin mais n'acceptera rien de ce qui pourra lui sembler pareil à de la pitié. C'est pourquoi il reste là, nonchalant, mains dans les poches, à la fixer, alors que les portes automatiques s'ouvrent et dévoilent sa silhouette de poupée de porcelaine, aux traits brisés par ces derniers mois.

Dans la salle d'accueil des passagers, en dehors de l'hôtesse qui l'a précédée, pas une âme qui vive n'est visible. Et toujours, elle continue d'avancer, le claquement de ses talons seul son résonnant entre eux. Ses iris d'ébène, assombries par la peine, sont fixées sur lui, sans toutefois paraitre vraiment le voir.

Elle ne ralentit pas à son approche, digne et droite comme la justice malgré le poids de la culpabilité et de la douleur qu'elle ressent sur ses épaules. Ce n'est qu'à un petit mètre du jeune homme qu'elle pile d'un coup, stoppant net sa marche, comme un automate dont on aurait ôter toute source d'énergie.

Un léger sourire nait sur les lèvres de l'acteur en signe de bienvenue, lequel ne trouve aucun écho chez elle. Une minute passe durant laquelle ils restent immobiles à se dévisager. L'hésitation se lit sur ses traits pour une fois dénués de maquillage aussi clairement que son épuisement moral et physique.

Sans un signe préalable, son sac lui glisse des mains et heurte le sol. L'instant suivant, la petite blonde s'est précipitée dans les bras amicaux de Rui, la tête nichée contre son torse, laissant aller la violence de ses pleures qu'elle réfrène depuis des semaines.

Avec une douceur immense, il l'entoure de ses bras, laissant les larmes se tarir et les sanglots s'apaiser avant de prononcer quelques paroles, les chuchotant à peine, comme s'il craignait que sa voix ne puisse la briser plus encore qu'elle n'en a l'air.


Bienvenue Yue...

Elle se recule quelque peu, se baisse aussitôt pour éviter son regard et plonge dans son sac à la recherche d'un mouchoir. Aussi galant qu'à son habitude, il lui en tend un d'étoffe qu'elle saisit avec un vague signe de remerciement. La jeune femme essuie ses joues et son nez, le temps de reprendre une constance. Son timbre habituellement rauque et profond se casse à plusieurs reprises tandis qu'elle parle enfin, ses mots hachés par des sursauts dans ses inspirations.

Merci Rui... et ... désolée...
Nous sommes amis non ?

Elle hoche la tête, dans l'incompréhension.

Et bien les amis sont faits pour cela !

Enfin, un mince sourire étire ses lèvres pâles. Son regard remonte enfin vers son visage. Son ton emplit de regret lui pose des questions auxquelles elle ne semble pas attendre de réponse mais auxquelles il répond quand même afin de lui donner le courage de surmonter l'élan de peine qui la traverse.

Pourquoi n'est ce pas toi que j'ai épousé Rui ?
Parce que l'on ne s'est jamais aimé ainsi que le font des époux...
Tout aurait été plus simple, j'en suis sure, si nous nous étions aimés tous deux plutôt que lui et moi...
Nous ne décidons pas de cela, tu le sais.

Elle pousse un soupir, opinant tristement du chef. Si elle le demande, pour tenter de s'accrocher à quelque chose, elle le sait aussi bien que lui, leurs relations n'ont et n'ont jamais été envisagées de cette manière. Si une amitié indéfectible et profonde les a rapidement liés, en dépit des souhaits de son père, jamais leurs sentiments n'ont dépassé ce stade.

J'en suis heureuse... Merci d'être là, mon ami.

Il ne répond pas à ses remerciements. Elle le retrouve bien là, modeste et honnête, ainsi qu'elle le connait. Il se place à ses côtés et saisit son sac à mains qu'il lui tend avec un sourire encourageant, heureux de voir que ses joues sont maintenant vierges de toute humidité. Le jeune homme lui propose son bras pour la mener vers la sortie et la voiture qui les attend là bas.

Tes bagages te seront livrés ?
Oui...
Bien... je te ramène chez tes parents...

Elle s'arrête net, le forçant à se tourner à demi dans son élan.

A ce propos... Je ne veux pas rentrer chez eux... pas maintenant... Je n'aurais pas la force de faire face à leurs regards de parents en songeant que j'ai moi même abandonné ce rôle en partant.
Je vois...
Est ce que je pourrais rester chez toi pour quelques jours ? Je sais que je t'en demande beaucoup...
Bien sur. Seulement, il ne faudra pas que tu tardes à te montrer à ton père, sinon toi comme moi risquons quelques ennuis...
Oui... il faut juste que je m'habitue à la situation... j'ai abandonné ma fille Rui...

Sa dernière phrase est prononcée d'une voix monocorde, exempte de toute intonation, comme une simple observation. Néanmoins, il sait qu'il n'en est rien, c'est cette constatation qui la ronge plus que quoi que ce soit.

Tu peux encore la faire venir tu sais...
Non, je ne peux pas !
Pourquoi ?
Je ne veux pas lui enlever la présence de son père... je ne veux pas qu'elle garde de son enfance l'image d'un père absent, quel qu'il soit, pas comme moi...
Même si cela te ronge le cœur ?
Elle est mieux avec lui qu'avec moi... Je refuse que Suki voit sa mère dans cet état.

Il renonce à pousser la discussion plus avant et lui ouvre la portière gauche, gentleman, comme toujours. Il se glisse du côté conducteur, inversé par rapport à celui des États Unis. Le silence règne dans la voiture durant tout le trajet mais celui ci n'est plus pesant comme celui qu'elle connait depuis des mois...
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